Les Equatoriens se sont majoritairement prononcés lors d'un référendum dimanche contre le rétablissement des bases militaires étrangères, le dépouillement de près de 90% des bulletins de vote montrant qu'environ les deux-tiers des électeurs ont dit "non" à cette proposition.
Une proposition distincte prévoyant de former une assemblée pour réécrire la Constitution a été rejetée à 61%, montrent les résultats après dépouillement de près de 88% des bulletins.
Il s'agit de revers pour le président Daniel Noboa, qui avait exprimé son soutien aux deux proposition, déclarant que la coopération avec des pays étrangers, notamment via la présence de bases militaires, était centrale pour lutter contre le crime organisé.
Daniel Noboa avait aussi jugé nécessaire de modifier la Constitution, rédigée durant le mandat de l'ancien président de gauche Rafael Correa, afin de refléter la nouvelle réalité du pays.
Jadis considéré comme l'un des pays d'Amérique latine les plus sûrs, l'Equateur est devenu ces dernières années une importante voie de transit du trafic de drogue en raison de sa situation au bord de l'océan Pacifique, ce qui a entraîné une flambée de l'insécurité et affaibli son économie déjà fragile.
Certains électeurs ont fait part de leur inquiétude à propos de la souveraineté de l'Equateur avec le potentiel retour de bases militaires étrangères, dont la présence est interdite dans le pays depuis 2009. Il est possible que d'autres aient rejeté la proposition pour exprimé leur colère à l'égard de la décision récente de Daniel Noboa de supprimer une subvention sur le diesel.
Via le réseau social X, le président équatorien a dit qu'il respectait la décision des électeurs et qu'il continuerait de travailler pour améliorer le pays.
Les Etats-Unis, qui ont dit voir en Daniel Noboa un "excellent partenaire" dans la lutte contre l'immigration clandestine et le narcotrafic, ont multiplié ces dernières semaines les bombardements en mer des Caraïbes et dans le Pacifique sur des embarcations soupçonnées de convoyer de la drogue, tuant plus de 70 personnes.
Daniel Noboa a ratifié l'an dernier deux accords avec les Etats-Unis pour des opérations militaires conjointes. Les deux pays sont aussi liés par un accord d'interception aérienne permettant des saisies de drogue et d'armes en mer.
La ville côtière de Manta a accueilli des soldats américains pendant une décennie, jusqu'en 2009, lorsque Rafael Correa a refusé de renouveler leur présence et fait inscrire dans la Constitution l'interdiction de bases militaires étrangères en Equateur.
L'Equateur a saisi de janvier dernier à septembre 146,4 tonnes de drogue, contre 208 tonnes sur la même période en 2024. Les morts violentes ont en revanche bondi de plus de 36% sur un an au cours des neuf premiers mois de 2025.
(Alexandra Valencia; version française Bertrand Boucey et Jean Terzian)

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